Kan et Tche

Kan et Tche Carte du ciel, traité des astres et des météores


Tian Kan Ti Che ou Gan Zhe
Dans la pensée chinoise l’homme se situe entre Terre et Ciel, vibrant au coeur de l’Univers à l’image du géant Pangu* qui participa à sa création.
Depuis toujours les chamans puis les médecins traditionnels ont développé leur art en observant la nature et la voûte céleste. Faisant partie du Tout, mieux connaitre l’univers permet de tendre vers une meilleure compréhension de l’homme et réciproquement.
Le désir d’harmoniser l’homme avec les saisons, non seulement terrestres mais aussi célestes, s’explique très simplement dans la quête de vibrer à l’unisson. Lorsque ce n’est plus le cas parce que l’homme a perdu sa capacité à s’adapter, la maladie apparait.

Les Kan & Tche constituent un outil extraordinaire. Nous avons chacun des points d’acupuncture liés à notre naissance. Il y a ceux ouverts ou actifs en fonction des saisons célestes au moment de la consultation par exemple. La combinaison de ces points avec la chrono-acupuncture plus connue, c'est-à-dire en relation avec des saisons terrestres, permet de proposer des traitements plus puissants et particulièrement personnalisés.
Il est possible aussi de lever des blocages énergétiques anciens liés à un traumatisme, en faisant un travail d’adaptation en fonction de dates précises.



carte du ciel en fonction des pathologies Page d’un manuel pour diagnostiquer les maladies en relation avec les sept étoiles de la Grande Ourse (Beidou)


Le So Wen** nous indique (juan 15, chap.58) : « les cavités du souffle sont au nombre de 365, car elles sont en résonance avec les 365 degrés d’une année ».
Le nombre des cavités du souffle, ou points d’acupuncture, est certainement différent en réalité. Il faut y voir la volonté d’inscrire l’homme dans l’espace temps en accordant la circulation de nos énergies en fonction de la révolution sidérale.
Il s’agit donc d’une véritable projection du ciel sur le corps humain. Le corps, envisagé comme un espace-temps, évolue en permanence en fonction de son environnement.
Dix troncs célestes et douze branches terrestres, il faut donc s’imager un arbre à l’envers, un tronc qui monte vers le Ciel et des branches qui recouvrent la Terre.
La théorie de la Forteresse présente le corps humain comme un royaume, un corps-espace. Un être à l’image d’un pays, un microcosme à l’image d’un macrocosme. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, d’une année égale à une journée (loi de Wang Chou Ro) que ce soit donc à une échelle spatiale ou temporelle, les principes d’équilibre taoïstes cherchent à mettre en valeur l’unicité de l’univers en établissant notamment des analogies, mais une importance plus grande est apportée au temps. En fonction des observations et études du Ciel, un modèle calendérique de déroulement du temps fut établi assez tôt dans l’histoire de leur civilisation.
Elle fut une des premières a avoir posée toutes les bases de l’astronomie. On retrouve des documents élaborés datant de - 3000 ans avant J.C.
La roue des Kan & Tche repose sur cette science: cinq planètes visibles ou invisibles soit dix possibilités, dix mouvements du ciel et six énergies climatiques qui circulent. Les climats sont transmis par les douze constellations, visibles ou invisibles suivant la période de l’année. La position du soleil devant une constellation dynamise son climat. Il y a six grands climats qui vont résonner avec les six axes du corps humain, six axes pour douze méridiens, un axe étant constitué de deux méridiens.
La combinaison des six climats avec les dix mouvements du ciel donne soixante combinaisons (5x12=6x10). Un cycle dure donc soixante ans et comprend soixante combinaisons. Dans une année il y a six fois la même combinaison. Il existe des combinaisons pour l’année, le mois, le jour et l’heure. A chaque jour et heure correspondra un point d’acupuncture.



* La légende de Pangu, version de Xu Zheng :
Le ciel et la terre étaient mélangés comme un œuf de poule
Pangu était au milieu
Après 18 000 ans, le ciel et la terre se séparèrent,
Le yáng pur devint le ciel et le yin trouble la terre
Pangu, au milieu, mutait neuf fois par jour
Le divin rejoignait le ciel et le démoniaque la terre
Chaque jour, le ciel s’élevait d’un zhang,
La terre épaississait d’un zhang,
Et Pangu grandissait d’un zhang
Après 18 000 ans, le ciel était très élevé,
La terre très profonde et Pangu très grand
Alors apparurent les Trois augustes
Pangu fut le premier à naitre
À sa mort il se transforma : son souffle devint le vent,
Sa voix le tonnerre,
Son œil gauche le soleil et le droit la lune,
Ses quatre membres les extrémités de l’univers,
Ses coudes, ses genoux et sa tête devinrent les cinq monts sacrés,
Son sang forma les rivières,
Ses tendons le relief,
Sa chair les terres arables,
Ses cheveux les astres,
Les poils de son corps la végétation,
Ses dents les métaux et les roches,
Sa moelle les pierres précieuses et le jade,
Sa sueur la pluie,
Et la vermine sur son corps disséminée par le vent devint les hommes.

** Le So Wen fait partie du Huangdi Neijing, littéralement le Canon Intérieur de l'Empereur Jaune qui est un ancien texte médical chinois, source doctrinale pour la médecine chinoise depuis plus de deux millénaires. L'ouvrage est composé de deux textes. Le premier texte, So Wen ou Suwen couvre les fondements théoriques de la médecine chinoise et de ses méthodes de diagnostic. Le deuxième texte, généralement moins référencé, le Lingshu traite de la thérapie de l' acupuncture dans les moindres détails.